vendredi 29 août 2008

Rentrée : une raison d'être heureux

cet été a été marqué par une excellente nouvelle : le succès des déferlantes de claudie gallay. Paru en mars, il n'y a pas eu grand monde pour en parler dans la presse. il devait y avoir un nouveau beigbeider à chroniquer, à moins que ce ne soit un roman d'académicien journaliste directeur de collection critique en vue et producteur de télé qui avait décidé de faire abattre quelques arbres en vain.
Ainsi vont les choses. Et puis Claudie Gallay est arrivée. POur tout dire, j'ai hésité, tourné autour, hésité encore. j'avais peur du livre trop quelque chose. Trop triste, trop compliqué, trop ou pas assez. je ne sais pas pourquoi je n'arrivais pas à me décider.
Et puis je me suis lancé et je n'ai pas regretté. C'est le plus beau livre de l'année je crois. A mesure que je tournais les pages, une évidence s'imposait : "la vérité c'est le style", oui la vérité c'est le style.. et du style C. Gallay en a. Ceux qui aiment les histoires en trouveront une, mêlant secret de famille et vie d'un village, douleurs humaines. Les déferlantes c'est le nom qu'on donne aux vagues qui s'abattent du côté de Cherbourg. C'est quand même un livre où l'on voit un mort ressuciter et je n'en dirai pas plus.
L'histoire magnifiquement construite - un auteur qui donne du temps aux sentiments de naître et de se développer - a quelque chose des histoires de Pagnol. Le décor change et rien n'est plus pareil. Enfin un livre qui ne confond pas sentiments forts et hystérie. un livre qui sait être doux et dur. Un livre qui chante la beauté du monde et sa cruauté, l'un allant avec l'autre.
Dans les déferlantes, un sculpteur s'enferme dans son atelier pour représenter des figures de la douleur humaine, les subsumant. Claudie Gallay est incontestablement sa soeur : c'est une alchimiste qui transforme la pâte noire de nos peines les plus violentes, les séparations définitives qui nous arrachent un bout de nous en ode à l'amour toujours possible...

Et si vous voulez comprendre ce que je veux dire quand j'écris "la vérité c'est le style", ne me demandez-pas, lisez-le !

vendredi 22 août 2008

Exercice d'admiration

"Sans liberté de blâmer, il n'est d'éloge flatteur", prétendait Beaumarchais. J'aime inverser la proposition : sans capacité à aimer, l'esprit critique devient ricanement vain
Ce blog critique beaucoup... et il est plus que temps de faire part une des choses les plus difficiles : dire qu'on aime.

Durant l'été, France Culture a eu la bonne idée de confier sa matinale à une très bonne équipe entrainée par Xavier de la Porte. Ce garçon a un vrai talent. Il peut interviewer aussi bien une sage-femme au sortir d'une salle d'accouchement qu'un professeur au collège de France.

Chaque matin, un peu après 7 heures 15, il interviewait une personne qui travaillait la nuit, quelqu'un pour qui la journée se terminait... Son humulité et sa curiosité étaient un régal...
Je me souviens d'une passionnante émission sur le CIO, alors que je ne m'intéresse pas du tout au sport. C'est agréable d'entendre quelqu'un qui sait rendre accessible au plus grand nombre des choses complexes sans jamais tomber dans une vulgarisation qui trop souvent abaisse.. ou dans un discours élitiste qui confine à l'entre soi...

Et que dire de la revue de presse d'Eric Glover (l'orthographe est incertaine) à l'ironie mordante ou de l'improbable encyclopédie du cinéma par la bande annonce...de la revue de presse qui a été confiée à de multiples scientifiques (le biologiste qui l'a assurée la première semaine était passionnant)

Pour la dernière émission ce matin, un hommage a été rendu à Pierre André Boutang, à l'égo discret, ai-je crû comprendre, pour qui le journaliste se devait d'être un passeur pour apporter au plus grand nombre les oeuvres des créateurs..

A culture matin, on sentait quelque chose de cet ordre là... tant pis si l'humilité de toute cette équipe doit en pâtir.

jeudi 21 août 2008

l'ennemi du journaliste

c'est le préjugé. A ce sujet une anecdote. J'ai été améné à interviewer deux personnes qui faisaient en gros la même chose. L'un diplômé d'Hec, l'autre self made man chaleureux..

Etant un être humain, j'ai eu moi aussi ma formation, plus proche d'Hec que de l'autre homme. Conclusion : le premier spontanément me semblait plus sérieux que le second. pourquoi ? parce qu'il parlait le même langage que moi. dieu merci, je fais du vélo, et quand je pédale, je réfléchis.... c'est ainsi que j'ai réalisé que j'avais été victime d'un horrible préjugé, d'une forme de connivence inconsciente...