longtemps pour dire d'un acteur ou d'un musicien qu'il est nul on prétend qu'il joue comme un pied ce qui avouons le n'est guère aimable pour ces deux extrémités de notre anatomie qui doivent nous supporter toute la journée.
après avoir vu yolande moreau dans séraphine, on dira jouer comme ses mains pour signifier le talent d'un acteur. Deux mots sur l'histoire : séraphine est un de ces peintres bruts, du genre qui n'ont jamais rien appris dans un cours aux beaux arts ou ailleurs mais qui ont peint dans leur coin et qu'un jour un collectionneur découvre. le plus connu d'entre eux est le douanier rousseau. séraphine vivait à senlis elle était bonne à tout faire. et elle faisait vraiment tout puisque le soir venu elle faisait des tableaux fabriquant ses couleurs avec les moyens du bord dont je laisserai la surprise de la découverte à ceux qui iront voir le film.
ce qui est sublime ce sont les gestes de yolande moreau la bonne. on voit là une femme de peu effectuer les gestes du quotidien avec minutie et précision, qualités que l'on retrouve quand le soir venue à la lumière d'une chandelle elle peint cette nature (magnifiques scènes tournées dans la campagne). Et l'évidence apparaît : ces métiers longtemps méprisés de bonne, ce personnel qui avait à vois avec les entrailles peu ragoutantes des maisons bourgeoises exerçaient un véritable art. Il faut voir les gestes précis de séraphine couper un poulet, changer un lit, laver le linge ou desservir une table...
avec le film de depardon (la vie moderne), séraphine redonne à ceux qu'on a tellement méprisés qu'ils ont fini par s'oublier, la noblesse de leurs façons. je pense à vous que j'ai connu et que j'aime.
dimanche 2 novembre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire